Imaginons un petit instant les situations suivantes :
- Un entretien d’embauche entre un recruteur et un candidat. Les questions s’enchainent jusqu’à l’arrivée des questionnements purement professionnels auxquels le candidat ne peut présenter des réponses pertinentes vu sans manque d’expérience dans le domaine. Pris au piège, l’angoisse et le trac remonte à la surface, le cœur qui bat très fort, les jambes qui tremblent se font sentir, la transpiration s’accentue, et des signes de malaise se lisent facilement sur le visage du candidat.
- Au tribunal, où le juge écoute attentivement les révélations des deux parties. Le coupable se sent perdu vis-à-vis de la complexité de la situation essayant de dissimuler ses actes pervers qui l’ont amené à cet endroit. Alors, afin de tout occulter au juge, le criminel tente de cacher la réalité, et envisage de créer une nouvelle version des faits en présentant des mensonges, néanmoins son regard fuit sans arrêt et le ton de sa voix se fait très faible….Quelle situation embarrassante.
A partir de ces deux situations citées ci dessus, nous pouvons dire que le langage corporel est vraiment inévitable dans n’importe quelle situation, mais ce dernier devient plutôt contradictoire avec les paroles que nous pouvons avancer dans une situation délicate. Nous avons remarqué que le discours présenté a une importance très grande face à la deuxième partie située en face de nous (Candidat-Recruteur ; Juge-Criminel). Néanmoins, nous semblons oublier très souvent que la communication non verbale relève la réalité des choses et reste dans tous les cas un facteur primordial.
Les messages non verbaux se considèrent, non pas par les paroles, sinon par les expressions du visage, des gestes, des postures, que présente la personne et qui la montre involontairement à l’autre partie.
Analysons donc, l’exemple du demandeur d’emploi. Le langage corporel de cet individu s’est activé spontanément au moment où les questions professionnelles ont pris le dessus de l’entrevue. Se sentant gêné, embarrassé, confus, par la situation qui s’est noircis devant ces yeux, des éléments déclencheurs de cette situation troublante se sont mis en marche, tels que les battements rapides de cœur, la transpiration s’intensifie … Le même scénario se met en jeu, pour le deuxième cas celui du coupable, qui perd carrément les mots, essaye à tout prix de fuir le regard du juge pour que ce dernier ne découvre pas les mensonges prononcé par lui.
En effet, la communication non verbale, ne s’arrête pas à ce stade, d’autres facteurs entrent en relation, tel que, le style vestimentaire qui a une importance primordial, et qui communique un message indirect aux autres sur la personnalité et le caractère caché de l’individu, la coiffure, le maquillage, voire les mimiques ont aussi leur dose d’impact dans des situation difficiles à gérer …
A vrai dire, de multiples chercheurs, scientifiques, psychologues… se sont intéressé à ce domaine, et ont mené des études laissant parler ces chiffres : 55% de la communication passe par le visage (langage corporel), 38% de la communication passe par l’intonation et le son de la voix, et 7% seulement de la communication est verbale.
A l’issu de ces chiffres révélateurs, très significatifs, nous pouvons constater que la communication non verbale, et le gestuel, détiennent une importance primordiale dans la vie de tous les jours. Ce langage non verbal nous laisse constamment communiquer, qu’on le veuille ou non, nos sentiments les plus profonds et les plus secrets. Ce type de communication, a le rôle d’exprimer ce que nous ressentons par un certain nombre de gestes, de mimiques, très difficiles à contrôler et à gérer.
Les émotions, les sentiments, l’enthousiasme, la tristesse, la colère, voire d’autres sentiments, peuvent être démasqués très facilement lors d’une entrevue, d’une conversation avec n’importe quelle personne.
Peter Druker a dit « La chose la plus importante en communication, c’est d’entendre ce qui n’est pas dit ». La communication non-verbale est une composante essentielle de notre communication interpersonnelle. Encore faut-il la gérer voire la maitriser. La plupart du temps, ce langage corporel nous trahit, fait ressortir tout ce qui est enterré au fond de nous au moment où on s’y attend le moins. Bref le corps ne ment pas.
Ikrame Selkani 